Une source de tendresse
pour Théodore Monod
Franchir
franchir
le pas
le pas
d’une porte
le pas de soi
oser
cet instant
cette porte
cette main
d’un café
au-delà
de toute
timidité
oser
dans ces boulevards
parisiens
un ailleurs
et
passer
le pas
le regard
là
non pas croiser
pas même
parler à
un homme
recroquevillé
si timide
si effacé
près
si près
de ce gobelet
de nos murmures
mais
ses yeux
entendre
entendre
son silence
recevoir
sa silhouette
et sentir
sentir
votre présence
votre grande présence
ne cueillir que cela
infiniment cela
nos regards
votre
regard
franchir
le pas
entendre
les yeux
du désert
©Anne L S