Mea culpa

Quelques mots à écouter, avant de lire...

Je n'étais

pas

là

quand ses bras

portant l'Afrique
ont été enchaînés

vers les îles

Je n'étais pas là

quand les trains

s'ébranlaient

vers la mort

Je n'étais pas même là

ou à peine née
quand un peuple

se libérait

alors

je

n'ai

rien

fait

Je sais

la tendresse

d'un homme

lui

assis sur les marches

nos regards

notre rencontre

nos signes

d'écoute

je sais

l'enfant perdu

son cri

son murmure

son silence

j'ai

vu

ton regard

d'homme

enfant

là

à

deux

doigts

de l'ange

d'un saut

vers l'infini

tu étais là

je sais

la peur

l'abandon

le désespoir

la mort

j'étais là !

et je ne sais toujours pas

parmi ces chaînes

d'hier

ce que

j'aurais fait

Il serait tant de lever

toute armure,

tout remords

se libérer

d'un passé

qui nous

dépasse

pour

entendre

le plus profond

la tendresse

©Anne L S  

Comments

[pimprenelle]

Oh Anne !


Entendre, te lire, se poser des questions, essayer de comprendre, se souvenir pour essayer de partager et que certaines choses ne se reproduisent pas. Il faut tellement de temps pour tout.


Savoir de quel côté on peut basculer.


Je n'arriverai pas à t'écrire ce que je ressens.

[fransua]

vraiment très puissant et joliment dit

[adamante]

Faire ! qu'est-ce que faire devant la déchirure ? être là,  témoigner, se livrer en un regard, apprendre et ne pas oublier peut-être. Je crois de plus en plus à la force du second regard,
celui qui traverse la couche des illusions.


Amitié Anne.

[Les chemins d'Anne Le Sonneur]

Ce second regard est peut-être l'essentiel, qui nous défait de toute carapace, tout à priori pour saisir la plus petite vibration. Amitié

[Suzâme]

J'ai choisi de recevoir ton poème plutôt que d'écouter Zazie. Il dit tellement. Il dit au fond. Il dit hier. Il dit l'instant... de l'autre, blessé par les uns, endurci par les autres, si fort et
si fragile... Il dit l'être en attente de l'être...

[Les chemins d'Anne Le Sonneur]

Je ne voulais pas imposer la chanson de Zazie, vous laissant libres. Merci pour chacun de tes mots, Suzâme !

[Florence]

Des mots qui vont droit au coeur, qui disent la tendresse...


Merci pour ce beau partage.