Cher accordeur,
J'entends votre présence. Je sais que vous êtes là et reviendrez vous poser dans les jours à venir.
Je sais que vous oserez à nouveau ces mots choisis, ces baumes qui nous offriront de nous reconnaître, d'être, d'espérer, de voir au-delà, en nous.
Je sais votre fragilité, bien plus profonde que la rosée.
Par l'absence de vos mots, j'aurai accueilli le regard de cette enfant que vous aurez croisée en mes pupilles.
En vos silences, j'ai reçu tout ces visages que vous aurez portés en vos yeux, leurs mots et leurs murmures.
Je sais, aujourd'hui, la vielle dame et le petit garçon. J'entends votre cœur et ce souffle de tendresse, de détresse parfois.
Je perçois cette fêlure en vous.
Je vous attends.
Anne