Pour le jeudi en poésie de m'annette
Le 30 juin
L'aube tarde
le merle ne chante
pas encore
et
à nouveau
les cris
les cris d'un homme
qui
dans sa nuit
se heurtent
à l'humanité.
Il pleure, il hurle
il hurle si souvent
dans mon désir de silence
il se calfeutre
ne s'ouvre
à
aucun regard
n'offre pas même
sa silhouette.
Une voix
un cri
sans
corps.
Un soir d'été
sans obscurité
je marche
j'aperçois
cette ombre
féminine
qui frôle les murs
repliée sur elle-même
dans l'espoir
de
s'effacer.
Elle pénètre
l'immeuble
retrouve
son antre
et
la porte
à peine
fermée
les cris
reprennent.
Une femme battue ?
Une femme
seule
abattue
qui n'ose plus se dire
qu'en prenant
une voix
d'homme
pour
crier
pleurer
se faire entendre.
Souffrance
diurne
et
nocturne.
Dans l'ombre
féminine
mes yeux
se sont posés
au-delà des cris
sur un visage
perdu.
Maintenant
à chaque aube
j'entends
le chant du merle
qui cueille
ses larmes.
Anne Le Sonneur