Pour toi, Joëlle
Elle parut
le temps d'un crépuscule
un peu pâle
brillant très
discrètement
Puis des yeux
se tournèrent vers elle
qui la convoitaient
tentaient de percer
sa mystérieuse
lumière
Très vite
l'homme
attiré par sa blancheur
l'invoqua
la supplia
Rougissante
elle ne résista pas
A chaque prière reçue
elle se creusait davantage
envoyant son souffle
sur la terre
Lorsque l'homme
en lui
trouvait la paix
elle reprenait forme
Un soir où sa maigreur
la rendait plus pâle encore
l'homme projeta son regard
bien au-delà de cette
silhouette chêtive
Il avait soif de découverte
visait d'autres ciels
elle ne lui suffisait plus
il l'éclipsa de son paysage
Alors,
lassé
délaissée
épuisée
la lune
s'en est allée
s'est recroquevillée
dans le sein
de la terre
bercée
par les racines
©Anne L S