Ce cri insoupçonné
Pour le jeudi en poésie de Voilier
Ce n’était rien
rien qu’une cour d’école
avant
la rentrée
tout
tout était de silence
pas un bruit
pas un son
pas même un murmure
de souffle
et je sus
qu’ils l’avaient
condamné
mais
il n’aurait pas fallu
trop
s’approcher
trop être là
dans cette absence
de l'humain
dans ce désert
ce silence apparent
quelque chose
flottait
suintait
dans l’air
comme un cri
étouffé
qui ne venait pas
du platane
déraciné
mais de
son frère
resté
debout
Quel pouvoir
l'homme a-t-il
sur
les entrailles
de la terre
J'ai froid
froid de tes cris
silencieux
©Anne L S